Sur l’initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc, un sommet des chefs d’Etat africains a eu lieu en marge de la COP 22 qui se tient à Marrakech. Ce sommet auquel a participé le chef de l’Etat togolais, SEM Faure Essozimna Gnassingbé, se veut un sommet africain de l’action, avec comme objectif d’harmoniser la lutte contre le changement climatique, disposer d’une convergence de vues dans l’action des pays africains. Il s’agit également de trouver les moyens de concrétiser les actions décidées ensemble, de dessiner une Afrique résiliente au changement climatique, de s’engager sur le développement économique, dans le respect des équilibres régionaux, de l’équité et de la solidarité.
Au cours du sommet, des projets structurants ont été rappelés par les chefs d’Etat, à l’instar de la proposition de création d’un fonds bleu pour le bassin du Congo qui compte 11 pays d’Afrique centrale et australe avec 220 millions d’hectares de forêt.
Un autre projet a également été évoqué et concerne les pays de la commission du bassin du lac Tchad. Cette commission sollicite non seulement une aide humanitaire en faveur des populations du lac Tchad mais souligne l’importance des projets communs, du plan de développement et d’adaptation aux changements climatiques et du plan d’action de la gestion intégrée des ressources en eau. Les chefs d’Etat présents à ce sommet ont apporté leur soutien à ces différents projets.
Les chefs d’Etat ont enfin rendu publique une déclaration commune qui souligne la part minime des pays africains dans les conséquences néfastes des changements climatiques et met en exergue la responsabilité commune mais différenciée des pays et rappelé, face aux partenaires, les projets structurants décidés de commun accord. Trois commissions vont être mises en place : une commission pour le Sahel présidée par le Niger, une commission pour l’Afrique centrale présidée par le Congo et une commission pour les
Etats insulaires présidée par les Seychelles.
Plus tôt dans la matinée, le chef de l’Etat, SEM Faure Essozimna Gnassingbé a pris part à la session de haut niveau portant sur l’Initiative de l’Afrique sur les Energies Renouvelables (IAER).
Basée sur les missions données par les chefs d’Etat et de gouvernement africains par l’intermédiaire de l’Union africaine, l’IAER aidera l’Afrique à adopter rapidement des systèmes énergétiques décentralisés et modernes grâce à l’utilisation des sources d’énergie renouvelable, plus accessibles aux populations ne disposant pas d’un accès adéquat aux services énergétiques modernes.
Le chef de l’Etat était aux côtés de son Excellence, le Professeur Alpha Condé de la Guinée, coordonnateur de cette initiative pour l’Union africaine, de la Présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf.
Cette initiative de l’Union africaine est soutenue par la Banque africaine de développement (BAD), le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), les Nations Unies, la Commission Economique Africaine (CEA).
Pour rappel, l’IAER est une initiative créée et dirigée par les africains. Elle ambitionne de travailler avec les gouvernements, les ONG, les communautés économiques, les organisations internationales, les partenaires au développement, la société civile, etc.
L’objectif de l’AIER est d’atteindre d’ici à 2020, au moins 10 Giga Watt de capacité nouvelle et additionnelle de production de source d’énergie renouvelable et de mobiliser le potentiel africain à produire au moins 300 Giga Watt d’ici à 2030.
Lancée à l’occasion de la COP 21 à Paris, l’IAER est mise en application par une Unité indépendante de mise en œuvre logée à la Banque africaine de développement.
Les pays du groupe des Sept (G7), la Suède, les Pays-Bas et l’Union européenne, se sont déjà engagés à y contribuer pour un montant de 10 milliards de dollars.