Il ressort  des faits que Ibrahim de nationalité burkinabé, et Mamadou, un boucher de nationalité togolaise, tous deux repris de justice, ont été guidés par l’envie de voler des bœufs. C’est ainsi qu’ils élaborent un plan et cible la préfecture de Dankpen où ils se sont rendus pour leur action. Ils ont réussi à soustraire frauduleusement 22 têtes de bœufs au sieur Ousmane, propriétaire desdits bœufs, après avoir maitrisé le bouvier qui n’est autre que le fils de Ousmane qui avait conduit les bêtes au pâturage. Resté sans nouvelles de son fils durant toute la nuit, Ousmane alerte ses amis qui entreprennent des recherches au cours desquelles certains bœufs en divagation ont été retrouvés vers Kantè et conduits chez le chef canton.

La poursuite des recherches a permis également de découvrir et reconnaître un autre bœuf dans un parc de vente de bétails dans la banlieue nord de Lomé. Le recoupement des faits a permis d’interpeller Gbégbérékou à qui les deux voleurs ont vendu quelques bœufs et qui finit par dénoncer Ibrahim et Mamadou qui sont interpellés.


Quant   au petit bouvier, son corps ne sera retrouvé que quelques temps après, flottant sur les eaux d’une rivière dans la localité de Dankpen. A la barre les accusés comparus ont varié dans leur déclaration avec des versions contradictoires tout au long de l’interrogatoire. Devant cette situation leur avocat a notifié à la cour sa décision de se déconstituer pour se constituer pour Ibrahim seul accusé resté constant dans sa version des faits. Justifiant sa décision, le conseil a expliqué à la cour qu’il ne pouvait pas défendre deux accusés qui sont dans une logique de contradiction. La cour prend acte et suspend l’audience pour concertation. L’audience a repris avec à la défense, deux avocats le second ayant été commis sur place pour défendre l’accusé Mamadou. L’interrogatoire des accusés ainsi que l’audition des autres parties prenantes au procès à savoir les témoins et la partie civile reprend. Ensuite viennent les réquisitions et plaidoirie à l’issue desquelles l’arrêt de condamnation a été rendu. Selon cet arrêt les deux accusés sont reconnus coupables des faits de crime d’homicide volontaire et de vol qualifié.

Ainsi  la cour d’assise de Kara a condamné Ibrahim à 15 ans de réclusion criminelle et Mamadou à 30 ans. Les condamnés doivent payer la somme de 52 millions de francs CFA à la partie civile pour préjudice subi. Aucune peine n’a été prononcée contre les receleurs Gbégbérékou et Oumorou.